La ferme Den Bels, un joyau du patrimoine rural bruxellois niché à Neder-Over-Heembeek, se trouve aujourd’hui dans un état de déréliction qui alarme tant les riverains que les défenseurs du patrimoine. Classée monument historique en avril 2010, cette ancienne exploitation agricole, témoin d’un passé où la campagne s’étendait aux portes de la ville, est laissée à l’abandon depuis 2004. Sa dégradation progressive soulève des questions urgentes quant à la responsabilité des pouvoirs publics et à l’avenir de ce site emblématique.
En 2018, un projet de réhabilitation porteur d’espoir avait été annoncé par la Ville de Bruxelles. L’ambition était de transformer la ferme Den Bels en un pôle de vie communautaire, comprenant un restaurant d’économie sociale, un verger pédagogique, un potager partagé, un espace de co-accueil destiné à la petite enfance, ainsi qu’une antenne locale du service Démographie. Ce projet, salué pour sa vision intégrée et son potentiel de revitalisation du quartier, devait redonner ses lettres de noblesse à ce lieu chargé d’histoire. Une demande de permis d’urbanisme avait d’ailleurs été introduite en septembre de la même année, laissant présager un démarrage imminent des travaux.
Cependant, plusieurs années plus tard, la situation n’a guère évolué, si ce n’est vers une détérioration accrue du bâti. Les lourdeurs administratives, l’absence persistante de délivrance du permis d’urbanisme nécessaire et, selon certaines critiques, un manque de volonté ou des atermoiements de la part de la commune, ont eu raison des espoirs initiaux. La ferme Den Bels, autrefois cœur battant d’une activité agricole, est aujourd’hui en proie aux outrages du temps, aux intempéries et potentiellement au vandalisme, faute de mesures de conservation et de sécurisation adéquates.
Cet état de fait a conduit le député Geoffroy Coomans de Brachène à interpeller directement la Secrétaire d’État en charge de l’Urbanisme et du Patrimoine. Ses questions, précises et documentées, visent à éclaircir les raisons de cette inertie et à identifier les responsabilités. Quels engagements concrets ont été pris par la Région pour assurer la préservation de la ferme depuis son classement ? Des procès-verbaux ont-ils été dressés pour constater l’état de dégradation et, le cas échéant, quelles suites leur ont été données ? Quels sont les obstacles administratifs précis qui bloquent la délivrance du permis et donc le démarrage du projet de réhabilitation ?
Au-delà de la simple préservation des murs, c’est toute la question de la valorisation de ce patrimoine qui est posée. Des mesures de sécurisation minimales ont-elles été mises en œuvre pour prévenir une dégradation irréversible ? Le verger attenant à la ferme, qui pourrait constituer un espace vert précieux pour le quartier, est-il accessible au public ou intégré au réseau des espaces verts régionaux ? Quels sont les financements spécifiquement alloués ou envisagés par la Région pour la restauration des parties classées du site ? Une estimation des subsides nécessaires a-t-elle été réalisée ? Enfin, et c’est un point crucial, comment les habitants de Neder-Over-Heembeek, premiers concernés par le devenir de ce lieu, peuvent-ils être associés de manière active et constructive au processus de réhabilitation et à la définition du futur de la ferme Den Bels ?
L’avenir de la ferme Den Bels est plus qu’incertain ; il est menacé. Il est impératif que les autorités compétentes sortent de leur attentisme et prennent des mesures énergiques pour stopper la dégradation de ce site patrimonial. La concrétisation du projet de réhabilitation, ou d’une alternative viable concertée avec les acteurs locaux, est une nécessité pour que la ferme Den Bels ne devienne pas un simple souvenir d’un passé révolu, mais un lieu vivant, tourné vers l’avenir, au service de la communauté.
BX1 (13 juillet 2022) - Neder-over-Heembeek : le projet de restauration de la ferme Den Bels attend son permis depuis 2018
URL: https://bx1.be/communes/bruxelles-ville/neder-over-heembeek-le-projet-de-restauration-de-la-ferme-den-bels-attend-son-permis-depuis-2018/
Résumé du contenu:
L’article de BX1 du 13 juillet 2022 revient sur le projet de restauration de la ferme Den Bels à Neder-over-Heembeek, annoncé en 2018 par la Ville de Bruxelles et toujours au point mort faute de permis.
Points clés : * Projet initial (2018) : Annoncé par l’échevin de l’Urbanisme de l’époque, Geoffroy Coomans de Brachène (MR), le projet visait à transformer la ferme (à l’abandon depuis 2004) en un espace pour les habitants avec un restaurant d’économie sociale, un verger, un potager, un espace de co-accueil pour enfants et une antenne du service Démographie. La demande de permis avait été déposée à la rentrée 2018. * Blocage du permis : Quatre ans plus tard, aucun permis n’a été délivré. Interrogé par Geoffroy Coomans de Brachène (devenu député bruxellois), le secrétaire d’État à l’Urbanisme Pascal Smet (one.brussels/Vooruit) a expliqué que le rapport d’incidences initial n’avait été rempli qu’en mai 2020. Après une enquête publique et un avis favorable de la commission de concertation en novembre 2020, la Région bruxelloise a demandé des plans modificatifs en février 2021. * Attente des plans modificatifs : Selon Pascal Smet (en juillet 2022), la Région n’avait toujours pas reçu les plans modificatifs demandés à la Ville de Bruxelles et ne pouvait donc pas notifier le permis. * Inquiétude et accusations de renvoi de responsabilités : Geoffroy Coomans de Brachène s’inquiète de l’immobilisme du dossier et de l’état d’abandon de la ferme, estimant que la Ville de Bruxelles et la Région se renvoient la responsabilité.
L’article met en évidence les lenteurs administratives et les blocages politiques qui entravent la réhabilitation d’un patrimoine important, malgré un projet initial prometteur.
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