Avenue Lloyd George 6-8 : Extension controversée ou déni de démocratie locale ?

Avenue Lloyd George 6-8 : Extension controversée ou déni de démocratie locale ?

Le projet d’extension de l’immeuble situé avenue Lloyd George 6-8 à Bruxelles continue de cristalliser les tensions entre les promoteurs et les riverains. Au cœur des préoccupations se trouve une volumétrie jugée excessive et potentiellement préjudiciable au cadre de vie du quartier. Ce dossier, qui a déjà connu un premier refus en avril 2024 suite à un avis défavorable de la commission de concertation, revient sur le devant de la scène avec des modifications qui peinent à convaincre les habitants.


Les résidents du quartier expriment de vives inquiétudes quant aux conséquences directes de ce projet d’extension. La principale crainte concerne la perte significative d’ensoleillement et de visibilité pour les habitations avoisinantes. À cela s’ajoute la perspective d’une augmentation des nuisances sonores, tant pendant la phase de chantier, estimée à deux ans, qu’une fois le bâtiment achevé et occupé. La densification du bâti, dans un quartier déjà dense, est également un point de friction majeur. Les riverains dénoncent une approche qui semble privilégier la rentabilité économique du promoteur au détriment du bien-être et de la qualité de vie des habitants actuels. Ils estiment notamment que la construction de plusieurs étages supplémentaires pourrait être évitée par une réorganisation plus judicieuse des espaces existants au sein de l’immeuble.


Un point particulièrement sensible soulevé par les opposants au projet est le dépassement du profil mitoyen de 16 mètres. Cette dérogation à l’article 6 du titre I du Règlement Régional d’Urbanisme (RRU) est perçue comme une entorse aux règles établies, difficilement justifiable au regard des impacts négatifs attendus. Les habitants s’interrogent sur la validité des études d’impact menées, notamment en ce qui concerne l’évaluation des conséquences sur l’ensoleillement, la visibilité et plus globalement la qualité de vie au sein de l’îlot concerné.


Le processus décisionnel lui-même est source d’interrogations. Les riverains s’étonnent du changement d’avis de la commission de concertation en l’espace d’un an, alors que les modifications apportées au projet initial sont jugées insuffisantes pour répondre aux préoccupations exprimées. Le sentiment que les avis des habitants, formalisés par une pétition ayant recueilli une centaine de signatures et par 84 oppositions formelles, n’ont pas été suffisamment pris en compte dans les discussions récentes est largement partagé. Cette situation alimente un sentiment d’incompréhension et de défiance vis-à-vis des autorités compétentes.


Au-delà des aspects purement urbanistiques et environnementaux, la question de l’opportunité même d’une telle extension se pose. Dans un contexte marqué par l’essor du télétravail et une potentielle diminution de la demande en espaces de bureaux, la justification du nombre de nouveaux bureaux prévus dans ce projet est remise en question. Les riverains craignent également que la création de futurs logements, si elle est envisagée, ne se fasse au détriment de leur cadre de vie actuel, sans garanties suffisantes pour minimiser les nuisances.


Face à ces multiples préoccupations, des questions légitimes sont adressées à la Secrétaire d’État en charge de l’Urbanisme. Celles-ci portent sur les raisons du revirement de la commission de concertation, la justification de la dérogation au RRU, la prise en compte réelle des études d’impact et des oppositions citoyennes, l’exploration d’alternatives à l’augmentation des gabarits, la pertinence du nombre de bureaux envisagés et les garanties offertes pour préserver la qualité de vie des habitants existants, y compris durant la phase de chantier. La transparence et la prise en compte effective des préoccupations citoyennes apparaissent comme des éléments cruciaux pour dénouer cette situation complexe et assurer un développement urbain harmonieux et respectueux de tous.

Couverture médiatique : 

Architectura.be (22 janvier 2025) - Nouvelle demande de permis pour le projet Avenue Lloyd George à Ixelles ( Jaspers-Eyers Architects)

URL: https://www.architectura.be/fr/actualite/nouvelle-demande-de-permis-pour-le-projet-avenue-lloyd-george-a-ixelles-jaspers-eyers-architects/

Résumé du contenu:

L’article rapporte que Brussel Lloyd George BV (Ghelamco) a soumis une nouvelle demande de permis pour un projet immobilier avenue Lloyd George à Ixelles, conçu par Jaspers-Eyers Architects. Ce nouveau projet présente des ajustements par rapport à la version initiale.

Points clés : 

* Transformation et modernisation : Le projet prévoit la démolition d’un immeuble de bureaux pour construire un nouvel ensemble de 23 appartements (contre 31 initialement), un espace commercial, ainsi que la rénovation lourde et la surélévation d’un étage d’un immeuble de bureaux existant (portant sa surface à 14.244 m²). 

* Modifications architecturales : Bien que la façade côté avenue Lloyd George reste similaire, la suppression de la travée reliant les bâtiments A et B est une évolution majeure, divisant les bâtiments en deux unités indépendantes (connectées en sous-sol). 

* Mobilité et espaces verts : Le nombre de places de parking sera réduit de 267 à 167. Les infrastructures pour vélos seront renforcées avec 136 nouvelles places. L’intérieur de l’îlot sera davantage verdurisé avec plus d’espaces de pleine terre. 

* Impact carbone : Une étude de Drees & Sommer a analysé l’impact environnemental de la rénovation complète par rapport à la démolition-reconstruction partielle. La différence d’impact carbone est limitée, car la rénovation nécessiterait beaucoup de matériaux structurels pour stabiliser les planchers existants. L’analyse du cycle de vie ne permet pas de trancher de manière décisive. 

* Conception des appartements : Les futurs appartements seront majoritairement traversants pour optimiser la luminosité naturelle et la ventilation. * Acteurs du projet : Stabilité (TPF Ingénierie), Étude d’incidences (ARIES Consultants), Architectes (Jaspers-Eyers Architects). 

* Prochaine étape : La commission de concertation était prévue pour le 4 mars (l’article date de janvier 2025, la question parlementaire de mars 2025, donc cette concertation a eu lieu entre-temps).

L’article souligne une démarche architecturale et technique orientée vers l’avenir, répondant aux défis écologiques et urbains contemporains.


Sources pour l’article : 

  1. Document parlementaire : “GCB PRB QO - 24.03.2025 - Le projet d’extension avenue Lloyd George 6-8.docx” (Fourni par l’utilisateur)
  2. Couverture médiatique :


Interpellation parlementaire :

Questions :


Réponses :

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